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Date
17.6.2025
Dès les premières tétées, certaines familles sentent que quelque chose ne se passe pas comme prévu. Bébé glisse, pince, semble ne pas téter “efficacement”, et l’allaitement devient un peu chaotique, voire douloureux.
Dans certains cas, un frein de langue restrictif peut être en cause. Ne restez seul·e avec vos doutes.
Le frein de langue est une petite membrane située sous la langue, présente chez tout le monde.
Parfois, ce frein est plus court, plus rigide ou plus tendu, ce qui limite les mouvements naturels de la langue.
Chez certains bébés, cela peut gêner :
– la succion pendant les tétées,
– la déglutition,
– voire plus tard, l’articulation ou la respiration.
Un frein restrictif peut être totalement invisible à l’œil nu. Ce sont les comportements de bébé (et vos ressentis) qui donnent des indices :
Chez bébé :
– Il pince le sein ou glisse sans cesse.
– Il tète longtemps sans être rassasié.
– Il fait des “clacs” ou avale de l’air.
– Il a beaucoup de gaz, de coliques, ou régurgite souvent.
– Il peine à prendre du poids malgré des tétées fréquentes.
– Il s’agite au sein ou s’endort très vite sans téter activement.
Chez la maman :
– Douleurs persistantes malgré un bon positionnement.
– Mamelons aplatis, en biseau, ou douloureux après la tétée.
– Fatigue liée à la longueur ou à la fréquence des tétées.
– Sentiment de lutte ou de frustration à chaque mise au sein.
Ces éléments ne “prouvent” rien à eux seuls. Cependant, s’ils s’accumulent, ils méritent d’être entendus.
Si i lest tentant de se renseigner sur le diagnostic seul·e, de chercher des images sur Internet, si vous avez un doute, ou si vous sentez que l’allaitement ne se passe pas sereinement, vous pouvez en parler à :
– une consultante en lactation IBCLC formée aux freins.
– une sage-femme sensibilisée à la succion et à l’oralité.
– un ORL pédiatrique ou une orthophoniste spécialisée
Le plus important, c’est que le professionnel fasse une évaluation fonctionnelle :
On observe comment la langue bouge, comment bébé tète, quel est l’impact réel sur votre quotidien.
Non. Tous les freins restrictifs ne nécessitent pas d’intervention.
Une frenotomie (section du frein) est envisagée uniquement si le frein gêne la fonction : succion, déglutition, respiration, voire posture.
Avant de décider quoi que ce soit, on regarde :
– Est-ce que bébé grandit bien ?
– Est-ce que l’allaitement reste vivable ?
– Est-ce qu’un accompagnement pourrait déjà améliorer la situation ?
Et surtout : si une frenotomie est proposée, elle s’accompagne toujours d’un suivi post-geste. On parle ici de rééducation, d’accompagnement de l’oralité, parfois d’ostéopathie ou de kiné. Ce n’est jamais “juste une coupure et c’est réglé”.
Parfois, le corps s’adapte. Bébé tète “à sa manière”, les douleurs passent, et tout roule.
Dans d’autres cas, la gêne persiste ou évolue. Il n’y a pas de bon ou mauvais choix universel.
L’essentiel, c’est de rester à l’écoute :
– Est-ce que votre bébé est confortable ?
– Est-ce que vous, en tant que parent, vous tenez le coup ?
– Est-ce qu’il y a des solutions simples à tester avant d’envisager une intervention ?
Vous sentez que quelque chose ne tourne pas rond pendant les tétées ?
Douleur, inconfort, bébé qui semble en difficulté ?
Vous avez le droit de poser la question.
Un rendez-vous avec un professionnel formé peut suffire à poser les choses calmement.
Il ne s’agit pas de décider tout de suite, mais d’avoir un regard extérieur bienveillant pour avancer avec plus de clarté.
Pas d’urgence. Pas de pression. Juste un éclairage.