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L’allaitement et la prise de médicaments : ce qu’il faut vraiment savoir

“Est-ce que je peux continuer d’allaiter sous traitement ?”
“On m’a dit d’arrêter pour un antibiotique…”
“Et si je prends un antidépresseur ?”

Ce sont des questions fréquentes, et les réponses qu’on vous donne ne sont pas toujours les bonnes.

En réalité, beaucoup plus de médicaments sont compatibles avec l’allaitement qu’on ne le pense.
Pour le savoir, il faut y aller au cas par cas et surtout, être bien accompagnée.

Ce n’est pas le symptôme qui compte, c’est le médicament.

Fièvre, infection, douleurs, traitement de fond… Ce ne sont pas les raisons qui peuvent poser problème, mais la molécule prescrite.

La grande majorité des antibiotiques, antidouleurs, traitements thyroïdiens, anti-inflammatoires, et même certains antidépresseurs sont autorisés pendant l’allaitement, souvent aux doses habituelles.

Chaque situation doit être évaluée selon :

  • le médicament exact (pas juste la famille),
  • la posologie,
  • l’âge de votre bébé,
  • et le contexte global (pathologie, durée du traitement, fréquence des tétées…).

Ce que disent les notices n’est pas toujours fiable.

Sur les boîtes ou les notices, on lit souvent :
❝Déconseillé pendant l’allaitement❞
… même quand le médicament est en réalité parfaitement compatible.

Pourquoi ? Parce que ces mentions sont souvent là par défaut, en l’absence d’études poussées, par mesure de précaution, pas parce qu’un danger a été identifié.

Pour avoir une information fiable, on ne se fie ni à Internet, ni uniquement à la notice. On consulte un professionnel de santé et des bases scientifiques à jour (voir plus bas).

Et si vous prenez un traitement de fond ou un antidépresseur ?

Là aussi : dans beaucoup de cas, allaiter est possible.

Par exemple :

  • La sertraline (Zoloft) est un antidépresseur fréquemment prescrit pendant l’allaitement.
  • La paroxétine est également utilisée.
  • Pour d’autres molécules, un ajustement peut être nécessaire.

Chaque cas est unique : il faut évaluer les bénéfices du traitement pour la mère et les éventuels risques pour le bébé.
C’est une balance bénéfice/risque, pas une contre-indication automatique.

Les bons réflexes à avoir

Vous prenez un traitement et vous allaitez (ou vous souhaitez le faire) ?

  • Identifier la molécule précise (pas seulement “un antibiotique”).
  • Demander l’avis d’un professionnel formé (sage-femme, médecin, pharmacien avec formation allaitement, consultante IBCLC)
  • Consulter une base fiable, comme :
    • Le CRAT, base française de référence
    • Le LactMed, base américaine exhaustive
    • Des ressources de la Leche League ou d’associations locales

Et surtout :
Ne pas arrêter un traitement ni l’allaitement sans discussion éclairée.

Et si le traitement n’est pas compatible ?

Dans quelques cas, une molécule peut poser problème. Mais là encore, il existe des options :

  • Trouver une alternative médicamenteuse.
  • Adapter le moment de la prise au rythme des tétées.
  • Tirer son lait et le jeter temporairement (rare, mais possible).
  • Mettre en place un allaitement mixte transitoire.

Un arrêt complet d’allaitement n’est envisagé qu’en dernier recours, après discussion bienveillante.

À retenir

  • Beaucoup de médicaments sont compatibles avec l’allaitement.
  • Ne pas se fier aux notices ni aux forums.
  • Ne pas rester seule avec un doute ou une injonction mal expliquée.

Se soigner ne doit jamais être mis en opposition avec le fait de nourrir son bébé.

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