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Allaitement : 10 idées reçues à oublier

Entre les phrases toutes faites, les conseils bien intentionnés et les vieux mythes qui circulent encore à la maternité, l’allaitement est souvent noyé sous les croyances.

Il n’existe pas une seule bonne manière d’allaiter.
Voici les idées reçues les plus courantes :

1. « Il faut avoir beaucoup de lait dès le début »

Faux.
Les tout premiers jours, le colostrum suffit largement à bébé. Il est ultra concentré, en petite quantité, et parfaitement adapté à son estomac minuscule.

La montée de lait se fait généralement entre J2 et J5.
Pas besoin d’avoir des seins gonflés pour que ça fonctionne. Produire “assez” ne veut pas dire produire “beaucoup”.

2. « Si bébé tète souvent, c’est que vous n’avez pas assez de lait »

Non.
Un bébé allaité tète souvent, c’est normal. La succion est un réflexe, un besoin, une façon de se rassurer.
Et plus bébé tète, plus votre corps reçoit le message “produis du lait”.

Fréquence ne veut pas dire manque.
Le rythme des tétées n’est pas un indicateur de quantité.

3. « Votre lait est trop clair, il n’est pas nourrissant. »

Archifaux.
Le lait maternel est composé de plusieurs phases. Il peut sembler clair ou “aqueux” en début de tétée, puis devenir plus crémeux ensuite.
Tout le lait est nourrissant, qu’il soit fluide ou épais.

Ce qui compte, c’est que bébé tète activement, efficacement, et prenne bien du poids.

4. « Pour faire du lait, il faut boire du lait »

Non.
Aucune étude sérieuse ne montre que boire du lait de vache augmente la lactation.
Ce qu’il faut : boire à sa soif, avoir une alimentation variée, et... que bébé stimule bien le sein.

Pas besoin de se forcer à avaler un litre de lait par jour. Vraiment.

5. « Les petits seins ne font pas de bon lait »

Encore une vieille idée. La taille des seins n’a aucun lien avec la capacité à produire du lait.
Elle dépend simplement de la quantité de tissu graisseux, pas du tissu glandulaire.

Des petits seins peuvent produire autant qu’une forte poitrine. Et inversement.

6. « Il faut donner les deux seins à chaque tétée »

Pas forcément. L’important, c’est que bébé vide bien le sein avant de passer au second.
Sinon, il risque de ne recevoir que le lait de début de tétée.

Un sein bien vidé, c’est une tétée efficace. Si bébé a encore faim, on propose l’autre. Sinon, ce sera pour la prochaine fois.

7. « Si bébé pleure après la tétée, c’est qu’il a encore faim »

Pas toujours. Un bébé peut pleurer pour plein d’autres raisons : digestion, besoin de contact, fatigue, besoin de succion non nutritive…
Les pleurs ne sont pas un indicateur fiable du contenu de votre lait.

Écouter bébé, oui. Mais ne pas tout interpréter comme un “manque de lait”.

8. « On ne peut pas allaiter avec un petit mamelon ou des seins plats »

C’est faux. La forme du sein ou du mamelon ne détermine pas la réussite de l’allaitement.
Ce qui compte, c’est la façon dont bébé prend le sein (positionnement, ouverture de bouche, mise au sein précoce…).

Des aménagements peuvent être nécessaires au début, mais ce n’est jamais une contre-indication.

9. « Si vous donnez un biberon, c’est fini pour l’allaitement »

Pas du tout. L’allaitement n’est pas “tout ou rien”. De nombreuses mères font un allaitement mixte avec succès.
Et même si un biberon est donné, on peut toujours revenir à l’allaitement exclusif, si on en a envie.

Avec un peu de soutien, de stimulation, et une bonne tétine physiologique, le lien au sein peut se maintenir.

10. « C’est naturel, donc ça devrait marcher tout seul »

C’est l’idée reçue la plus insidieuse. Oui, allaiter est naturel. Mais ça s’apprend, comme marcher ou parler.
Et parfois, ça prend du temps, ça se cherche.

Ce n’est pas un échec de demander de l’aide.
Ce n’est pas “contre nature” de douter.

C’est juste... humain.

À retenir

L’allaitement, c’est simple... sur le papier.
Mais dans la vraie vie, entre les remarques, les doutes, les jugements et les attentes, il est facile de perdre confiance.

Et pourtant :

Demander de l’aide, c’est un signe de force, pas de faiblesse.
Douter, chercher, tâtonner… fait partie du chemin.
L’allaitement, comme tout ce qui touche à la parentalité, se construit pas à pas, avec du soutien, pas avec de la pression.

Ce qui compte, ce n’est pas de tout maîtriser, mais de rester à l’écoute de votre bébé… et de vous-même.

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